Le dessin et le silence
Tout commence dans une lumière tamisée, quand le silence se mêle au son du scalpel qui coupe le placage.
Avant le geste, il y a le dessin. Chaque tracé cherche son équilibre, chaque forme sa place. La géométrie guide la main et structure la composition, qu’elle soit inspirée d’un motif ancien ou d’une idée nouvelle.
Les essences comme palette
Chaque essence possède une âme.
Le chêne des marais, le noyer, le padouk ou l’érable ondé apportent chacun leur nuance. D’autres, plus rares, offrent des contrastes saisissants : palissandre, ébène, ébène blanc du Laos, acajou, bois de tigre...
Le choix n’est jamais anodin. Il dépend du rendu recherché, mais aussi de la destination de l’œuvre : un coffret, un plateau, un panneau décoratif ou un bijou d’ébénisterie.
Un savoir-faire artisanal ancré dans le temps
La marqueterie reste un art de patience et de main.
Chaque pièce est ajustée, assemblée, collée, pressée avec la même rigueur qu’autrefois. Les gestes se transmettent, se perfectionnent, mais l’esprit reste inchangé : celui du travail bien fait, du respect du matériau, de la recherche d’harmonie.
Symboles et équilibre
Chaque œuvre naît d’un symbole ou d’une idée : une rose des vents, le nombre d’or, le signe π, une géométrie sacrée... Ces repères intemporels donnent du sens à la matière.
La marqueterie devient alors un langage entre mathématique et émotion.
Le montage et la lumière du bois
Le montage reste un moment de tension et de calme.
Les pièces sont assemblées une à une, collées sous vide parfois ; pour garantir une pression parfaite. Le ponçage révèle les contrastes, les lignes et les volumes.
L’huile ou le vernis vient ensuite révéler la lumière du bois, son éclat naturel, sa profondeur.
Une émotion avant tout
Une marqueterie réussie ne cherche pas l’effet.
Elle trouve son équilibre entre rigueur et sensibilité.
Chaque création devient une rencontre entre le dessin, la matière et la main — un dialogue silencieux entre tradition et modernité.